Les chemins de traverse

Libéralisme à l’agonie

Le libéralisme économique est une doctrine qui s’oppose au contrôle par l’état des moyens de production des entreprises et qui nie par le fait tout interventionnisme étatique dans l’économie d’un pays.

Il refuse les règles et toute régulation pouvant porter atteinte à cette pseudo « liberté ».

Liberté de casser la protection sociale en revendiquant la légitimité de ne pas payer d’impôt.

Liberté de délocaliser les entreprises françaises dans des pays peu soucieux des droits fondamentaux de l’être humain.

Mise en concurrence des salariés entrainant le nivellement des salaires par le bas.

Suprématie de l’économique sur l’humain par la suppression des services publics.

En France et en Europe tous ces libéraux poussés par une droite avide de multiplier ses privilèges à l’infini, ne supportent pas la victoire socialiste qui accepte pourtant une bonne part de ce libéralisme en son sein.

Mais le plus grotesque est à venir. Face à la crise économique qui secoue l’Europe, ces chantres de la liberté, ces pourfendeurs de la régulation, viennent pleurer en demandant à l’Etat qui n’avait jusqu’alors pas le droit d’exister, d’intervenir en finançant la survie des banques partout en Europe. Mais puisque l’Etat c’est nous, c’est le peuple qui devra mettre la main à la poche pour renflouer ces spoliateurs qui ont spéculé avec son argent contre son gré. Ce pourrait être risible, si ce n’était pas triste à pleurer.

Bien entendu tout cela n’est pas de la faute à ces chantres ayant pour idoles Margaret Thatcher, Ronald Reagan et Georges Bush. (Quelles références !) C’est la faute à l’autre. A l’arabe, au noir, à l’ouvrier qui n’a rien compris de leur merveilleuse doctrine !

C’est la faute aux grecques aussi. Ce peuple de tricheurs qui est en train de crever à petit feu sous les coups de boutoirs de Madame Lagarde, qui ne se contente pas de les tuer en silence, mais qui profère des insultes à leur encontre.

Ils ont même inventé comme si cela ne suffisait pas, l’ultralibéralisme et le néolibéralisme, érigeant leur pensée unique en un pseudo consensus niant tout alternative.

Comme avant guerre, ils sont prêts à s’allier avec la bête immonde pour conforter leur dictature financière. Ils en viennent à avoir de la compassion pour ces pauvres électeurs FN, ces malheureux qui ne seraient que des brebis égarées que personne ne prend en compte. Quitte à encore m’attirer quelques foudres, je persiste et je signe. Les électeurs FN, sont dans leur grande majorité, des cons, des beaufs, des racistes et des fachos et j’emmerde les chroniqueurs et les pseudos éditorialistes compassionnels.

Tous ces libéraux pour se défendre de leur faillite morale, économique et de leur ploutocratie, invoquent la notion de réalisme. Ils n’ont même pas l’intelligence du choix. Ils ont mis tous les plans sociaux en stand bye avant les élections pour mieux tuer Hollande après. Ils veulent l’obliger à faire sienne cette politique « réaliste et libérale » puisque c’est paraît-il la seule possible. J’espère qu’il tiendra bon. Si nous avons voté sur son nom pour qu’il fasse la politique de la droite, il fallait garder Sarko !

Les gauches européennes doivent aujourd’hui inventer une nouvelle culture économique. On sent aujourd’hui en France la possibilité d’explorer d’autres voies. Traçons la route vers une Europe fédéraliste ou notre pays sera un état parmi d’autres. A tous ceux qui prônent la « grandeur de la France », je réponds qu’il faut oser la rupture et que c’est justement au peuple « des lumières » d’éclairer un avenir différent.

Communisme et capitalisme sont morts. Je n’irai pas à l’enterrement, ruiné par leur crise je n’ai plus les moyens d’acheter des fleurs.