Les chemins de traverse

Les chemins de traverse

Putain de journée!

 

Dehors la pluie, ou plutôt le crachin qui tombe sur des arbres morts, démontre que la terre peut être d’une laideur extrême, faisant le bonheur des marchands de lexomil . Par réflexe je pousse le bouton de la télé et je tombe sur une blondasse aussi grosse que vulgaire qui s’échine à vouloir faire tourner une roue de la fortune qui sans doute ne lui sourira jamais, pendant qu’un animateur payé 100000€ par mois, fait des blagues à deux balles qui met au bord de l’orgasme un public de singes lobotomisés.

Machinalement je zappe sur les chaines infos ou l’on parle de deux guignols qui s’entretuent pour un morceau de ce qu’ils pensent être du pouvoir.

Des sidérurgistes licenciés ont décidé de se battre jusqu'à la mort pour offrir un noël à leurs gosses. Un petit marquis fait semblant de les défendre ayant déjà en poche le billet de son réveillon aux Seychelles.

Je zappe encore et je tombe sur un journaliste qui nous apprend qu’une princesse de pacotille est enceinte et a des nausées le matin. La nausée c’est moi qui commence à l’avoir, et  je décide de braver les intempéries pour aller prendre un café en ville. Les rues sont désertes et sinistres. Je croise l’ombre furtive d’un chômeur qui se rend à pôle emploi et je m’engouffre dans le premier troquet venu. Trois beaufs au comptoir égrènent des remèdes pour sortir de la crise. Ils pensent « qu’on est plus chez nous », que dans quelques années la France sera islamiste et que seul le porc au monocle et sa descendance « peuvent sauver tout ça ».

J’ai envie de me lever et de leur foutre sur la gueule, mais je me ravise qu’ils sont des milliers derrière la porte et que ça ne sert à rien.

Quelques uns se sont mis à gratter  frénétiquement des jeux de hasards persuadés que ce dernier un jour fera bien les choses.

J’avale mon café, dehors la pluie s’est légèrement calmée et quelques vieux s’enhardissent à mettre un pied dehors. Ils iront d’un pas hésitant jusqu’à la pharmacie où un magicien leur vend de quoi tenir quelques mois de plus, ce qui ne fait pas l’affaire des enfants qui attendent l’héritage pour changer la Peugeot 205 qui a déjà 15 ans.

Je rentre à la maison et je mets Dylan a fond sur la platine « time there are a changin »

Tu t’es gouré Bob, rien n’a vraiment changé.

Putain de journée !



06/12/2012
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