Les chemins de traverse

Le nouveau Président de la République devra s’attacher à un travail de grande ampleur, celui d’apporter de la considération à la jeunesse de France.

François Hollande a fait du thème de cette dernière, sa première priorité et il a raison. Mais il est nécessaire d’aller plus loin. Nous devons changer notre regard vis-à-vis des jeunes. Ces derniers, depuis plusieurs années sont stigmatisés, et nombreux sont les reportages ou les articles de presse qui les accablent de tous les maux.

Un jour ils sont trop violents, le lendemain ils sont trop passifs.

Ils sont trop gros, ils sont trop maigres, ils ont la casquette de travers, ils sont fainéants, ils fument du chichon, ils ne savent pas ce qu’ils veulent faire.

La télévision s’en donne à cœur joie. Qui peut citer une émission sur les jeunes qui réussissent ?

Envoyé spécial, le droit de savoir et j’en passe, toute cette télé racoleuse ne renvoie que des images négatives. Voitures en feu, ado qui se droguent, comme si le but suprême était de faire monter la peur envers une jeunesse que nous avons par ailleurs engendrée, puisque ce sont nos enfants.

N’abordons plus le thème de la jeunesse sous un prisme négatif. Ecoutons ce qu’ils ont à dire, même en langage sms leur parole est parfois le fruit d’une réflexion bien plus fine que la notre.

Cette stigmatisation, ne date pas d’aujourd’hui, dans les années 60, les jeunes c’étaient les « blousons noirs », mais c’était moins grave car si leurs blousons étaient noirs leurs peaux étaient blanches !

Aujourd’hui la jeunesse est montrée comme un danger alors qu’elle représente l’avenir.

Plus de 60% des 18/25 ans est au chômage, les autres accumulent les contrats précaires et que faisons nous ? En France la solidarité est ascendante, alors qu’ils se secouent pour payer nos retraites !

Toutes les révolutions culturelles furent à travers l’histoire, le fruit de la jeunesse. Notre bien être durant les trente glorieuses nous le devons à la jeunesse d’hier.

Nous, nous avons le travail, les maisons, les belles voitures et notre petit confort de vieux cons.

A nos gosses, nous offrons pèle- mêle, le mépris, le sida, le chômage et l’incompréhension.

Et en plus, ils doivent payer nos retraites et rembourser la dette colossale que nous avons engendrée.

Alors oui je le dis haut et fort, ils sont gentils !

Mais un jour, ils seront dans la rue et peut être bien qu’ils nous mettront quelques baffes bien méritées !

« Il faut écouter les vieillards : il y a toujours dans ce qu’ils disent un peu de vérité. Mais il ne faut pas leur obéir, car ils ont perdu ce qui faisait leur force : la jeunesse. »

Auguste Detoeuf